Prévention : comment garantir la sécurité et la santé au travail (SST)

prévention sécurité et santé au travail
Le 28 avril marque la Journée mondiale de la Sécurité et de la Santé au Travail (SST), un rendez-vous essentiel pour sensibiliser entreprises et salariés à l’importance de la prévention des risques professionnels. C’est l’occasion de faire un état des lieux des accidents du travail et des maladies professionnelles. Quelles sont les évolutions de la législation en matière de prévention et de sensibilisation ? Quelles sont les nouvelles obligations légales des employeurs ? Quelles solutions mettre en place pour réduire les risques professionnels et maîtriser les coûts ?

Les tendances et chiffres clés de la sécurité et de la santé au travail

Les dernières données révèlent une dynamique contrastée, marquée par une baisse globale des sinistres mais une aggravation de leur gravité, notamment pour les accidents mortels et les maladies psychiques, ainsi que l’émergence de nouveaux risques.

Moins d'accidents du travail mais une gravité accrue

Sur le long terme, la fréquence globale des accidents du travail a connu une baisse notable, passant d’environ 40 accidents pour 1 000 salariés en 2000 à 33,5 en 2019, grâce à la désindustrialisation, à l’amélioration des équipements et à la prévention accrue.

 

Cette tendance à la baisse s’est toutefois accompagnée d’une augmentation de la gravité des accidents, avec un nombre croissant d’incapacités permanentes et une mortalité qui repart à la hausse depuis la fin des années 2010.

 

En 2023, la France a recensé 759 accidents du travail mortels. Elle reste l’un des pays européens au plus fort taux de mortalité au travail, avec 3,5 décès pour 100 000 salariés, soit le double de la moyenne européenne.

Par ailleurs, si la baisse des accidents a surtout concerné les hommes, les femmes ont vu leur exposition progresser, notamment dans les secteurs des services et de la santé.

 

Enfin, les jeunes salariés, les intérimaires et les nouveaux embauchés demeurent particulièrement vulnérables. Ils représentent près de 15 % des accidents graves ou mortels survenant dans les trois premiers mois d’embauche.

 

Les principales causes d’accident restent les risques routiers, les manutentions manuelles, les chutes de hauteur et l’utilisation de machines.

 

Les secteurs les plus impactés sont le BTP, les transports et la santé. Ils concentrent les accidents graves et les TMS, en raison de la manutention, de l’utilisation de machines et des horaires décalés.

Risques professionnels utilisation machines
les nouveaux risques des accidents de trajet
Les accidents de trajet liés à l'évolution des modes de transport

Focus sur les accidents de trajet

Le risque routier reste la première cause de mortalité professionnelle. Il comprend les trajets entre le domicile ou le lieu de restauration et le lieux de travail, mais aussi les déplacements professionnels.

 

Après une baisse notable du nombre de décès entre 2012 (318 morts) et 2016 (249 morts), la tendance s’est stabilisée, puis a connu un rebond. En 2022, 485 personnes ont perdu la vie lors d’un déplacement lié au travail, soit près de 30 % des accidents mortels du travail (source : DREETS).

Cette évolution s’explique en partie par l’augmentation de la mobilité professionnelle et la diversification des modes de déplacement, notamment avec l’essor de l’usage du vélo et de la trottinette.

 

Les deux-roues motorisés ne représentaient que 2% des modes de transports utilisés dans les trajets domicile-travail en 2021, mais atteignaient 37% des personnes tués (source : ONSIR).

L'évolution des maladies professionnelles

Depuis le début des années 2000, les maladies professionnelles ont connu une progression marquée, avec une hausse globale de 108 %. Cette tendance cache cependant des disparités genrées : les femmes ont été deux fois plus touchées (+158,7 %) que les hommes (-73,6 %), en partie en raison de leur surreprésentation dans des secteurs à risques, comme la santé, le nettoyage, l’action sociale ou le travail temporaire.

 

Du côté des hommes, ce sont les secteurs du BTP et de la métallurgie qui comptent le plus de maladies professionnelles déclarées (source : ANACT).

 

Les troubles musculosquelettiques (TMS) représentent 88% des cas en 2023 (+9,5 % vs 2022), notamment dans la santé, le nettoyage, et le travail temporaire.

 

Par ailleurs, les maladies psychiques d’origine professionnelle ont augmenté, avec une hausse de 25 % des arrêts liés à la santé mentale en 2023, par rapport à 2022. Ce chiffre reflète l’impact croissant des risques psychosociaux (RPS), liés :

 

  • au syndrôme d’épuisement professionnel (burn out)
  • au stress au travail
  • aux violences internes à l’entreprise
  • aux violences externes à l’entreprise
Troubles musculosquelettiques TMS
Illustrations d'un TMS lié à la manutention manuelle

Les nouvelles réglementations et obligations légales des employeurs

En 2025, la santé mentale devient Grande cause nationale et cela concerne aussi le travail

Selon le baromètre Empreinte Humaine, plus de la moitié des salariés français se déclarent en détresse psychologique. Les femmes sont particulièrement touchées : 38 % d’entre elles se trouvent en mal-être mental, soit près de deux fois plus que les hommes, et 35 % déclarent avoir déjà fait un burn-out au cours des cinq dernières années.

 

Malgré ces chiffres, seuls 23 % des salariés ont accès à un plan de prévention complet en santé mentale au sein de leur entreprise, alors que 91 % considèrent la qualité de vie et les conditions de travail comme une priorité.

 

Au-delà de l’impact humain, le coût direct et indirect des risques psychosociaux (RPS) et du stress au travail a été estimé à 6 milliards d’euros en 2023 par l’INRS, soulignant l’ampleur du défi pour les entreprises et la société.

 

Face à ces chiffres alarmants, la prévention des RPS s’inscrit dans l’obligation générale de protection de la santé physique et mentale des travailleurs, imposant aux employeurs de mettre en place des actions concrètes d’évaluation, de formation et de dialogue social pour limiter ces risques, en intégrant notamment les facteurs organisationnels, les relations de travail, la prévention du harcèlement et du bruit, ainsi que les risques liés au travail sur écran.

La Qualité de Vie et Conditions de Travail (QVCT)

Depuis mars 2022, la notion de Qualité de Vie au Travail (QVT) a été remplacée par la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT).

 

Ce changement vise à élargir les obligations des employeurs à l’organisation du travail, la prévention des risques et l’équilibre vie pro-vie perso.

 

La QVCT s’appuie notamment sur l’implication des salariés dans l’identification et l’amélioration de leurs conditions de travail, pour instaurer une démarche participative et structurée de prévention des risques psychosociaux et d’amélioration des conditions de travail.

Plan national de prévention des accidents graves et mortels

Le Plan pour la Prévention des Accidents du Travail Graves et Mortels (PATGM) 2022-2025, lancé en mars 2022, constitue une réponse forte à la persistance d’accidents graves et mortels en milieu professionnel.


Ce plan cible particulièrement les publics les plus exposés, comme les jeunes, les nouveaux embauchés, les intérimaires, les indépendants, les travailleurs détachés et les salariés des TPE-PME. Il se concentre sur la prévention de risques majeurs tels que les chutes de hauteur, le risque routier professionnel et l’utilisation de machines dangereuses. L’objectif est de réduire significativement la sinistralité et de promouvoir une culture de la prévention.

Le Passeport de prévention

Le Passeport de prévention, instauré par la loi du 2 août 2021, est un outil numérique recensant toutes les formations et les certifications suivies par le salarié en matière de santé et sécurité au travail. 


Il facilite la gestion des obligations de formation des employeurs, qui devront y déclarer les formations dispensées à leurs salariés. Ce dispositif vise à améliorer la traçabilité des compétences en prévention, à simplifier la gestion des renouvellements et à favoriser la mobilité professionnelle.


Le passeport de prévention est en cours de déploiement, avec une généralisation prévue pour début 2025. A partir du 28 avril 2025, le service s’ouvre aux organismes de formation. Les employeurs pourront l’utiliser à partir du début 2026 et les salariés y auront accès dès la fin de cette même année.

Calendrier du Passeport de prévention

Une nouvelle répartition des coûts liés aux accidents des travailleurs intérimaires

Le décret du 5 juillet 2024 marque un tournant dans la protection des salariés intérimaires en France, particulièrement exposés aux accidents du travail. A partir de 2026, le coût des accidents du travail et des maladies professionnelles (AT/MP) sera réparti équitablement à 50/50 entre les entreprises de travail temporaire (ETT) et les entreprises utilisatrices, contre une répartition auparavant déséquilibrée.


Cette réforme vise à responsabiliser davantage les entreprises utilisatrices, qui sont incitées à investir dans la prévention et la sécurité. L’objectif affiché est une baisse durable du nombre d’accidents. Ce nouveau cadre réglementaire s’accompagne d’une volonté de renforcer la formation à la sécurité et la culture de prévention, afin de mieux protéger ces travailleurs souvent affectés à des postes à risque et parfois moins bien informés ou formés que les salariés permanents.

Les meilleurs outils de prévention pour assurer la sécurité et la santé au travail

Le pack de tests pour la prévention des risques psychosociaux (RPS)

Afin d’accompagner au mieux nos clients dans la prévention des risques psychosociaux, nous avons conçu un pack de tests dédiés à la Prévention de ces risques :

 

  • Sensibilisation à l’épuisement professionnel (burn out)
  • Sensibilisation au harcèlement moral et sexuel au travail
  • Sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles
  • Sensibilisation à la non-discrimination au travail

Les serious games pour la sensibilisation aux risques professionnels

Les serious games (jeux sérieux en français) sont des outils interactifs et immersifs permettant de sensibiliser les salariés aux risques de manière ludique et engageante. Grâce à des scénarios réalistes et à la gamification, ils favorisent l’apprentissage des bons réflexes et la mémorisation des consignes de sécurité, tout en évaluant la capacité des participants à réagir face à des situations à risque.

Les Cartes aux risques pour l’identification des situations dangereuses

Les Cartes aux risques sont des supports pédagogiques visuels présentant les dangers potentiels liés à un poste ou à un environnement de travail.

 

Cet outil permet au salarié d’identifier tous les risques possibles en les entourant. Après le passage du test, le format interactif de la Carte aux risques permet d’expliquer chaque situation dangereuse, qu’elle ait été bien ou mal identifiée par le salarié, afin de renforcer ses connaissances et sa sensibilisation aux risques et aux bonnes pratiques à suivre.

Carte aux risques

E-testing a développé des Cartes aux risques dédiées aux secteurs de l’Agroalimentaire, du Bâtiment, de la Logistique, de l’Industrie, du Tertiaire, du Transport, des Travaux Publics, mais aussi des Risques Généraux.

 

Il est également possible de créer vos propres Cartes aux risques afin qu’elles recensent les risques spécifiques à vos métiers sur vos postes et environnements de travail.

Les tests de sécurité pour l’évaluation des compétences liées à la sécurité

Les tests de sécurité permettent d’évaluer objectivement les connaissances et compétences des salariés en matière de sécurité. Ces évaluations, personnalisables selon les métiers et les secteurs, garantissent que chaque collaborateur maîtrise les fondamentaux de la sécurité et sait adopter les bons comportements au quotidien.

 

Découvrez quelques uns de nos tests spécialisés en Prévention des risques professionnels :

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